Ce billet fait partie d’une série ayant comme thème mon retour vers Windows (et le « PC ») après 9 ans de Mac exclusif. Plus qu’une étude comparative entre les 2 systèmes d’exploitation et les machines qui les utilisent, c’est du côté de mon expérience utilisateur qu’ils s’articuleront.
Il y a 10 ans, je cherchais des solutions pour migrer mon flux de travail Windows sur un Mac. Presque 10 ans plus tard, je ne cherche pas à faire l’opération inverse mais à créer un flux de travail qui me permette de travailler indifféremment sur Mac et sur PC.
Les outils de production
En 10 ans, les possibilités et les solutions techniques ont bien évolué. Si l’achat d’un PC sous Windows n’était pas forcément dirigé vers un flux de travail mixte au premier abord, j’ai été agréablement surpris par les efforts de compatibilité effectués par les éditeurs.
Adobe
Le plus connu, un des plus grands parmi les créatifs, indépendant des systèmes d’exploitation, Adobe a depuis bien longtemps mené le développement de ses applications tant sur Windows que sur Mac.
Et ça fonctionne très bien ! Un document créé avec Photoshop sur Mac peut être édité sur PC, et inversement. Avec Lightroom, les développements photos enregistrés en XMP peuvent être repris sur l’autre plateforme. Mieux, les catalogues peuvent également passer d’une plateforme à l’autre en adaptant le chemin des dossiers. Ainsi, gérer ses photos en déplacement et au bureau avec les deux système fonctionne parfaitement… Encore faut-il une machine suffisamment puissante pour développer ses photos en voyage… mais on n’y reviendra dans un prochain billet !
Office
Microsoft ayant porté sa suite bureautique sur Mac, on pouvait d’attendre à ce que cela fonctionne plutôt bien entre les 2 plateformes. C’est effectivement le cas. Alors qu’il y a quelques années encore, les mises en page variaient fortement d’une machine à l’autre, même d’un Mac à un autre Mac, maintenant, même en passant le même document d’une plateforme à l’autre, tout fonctionne parfaitement… pour autant que les polices d’écritures soient présentes sur les deux appareils (voir plus bas).
Affinity
Affinity est l’éditeur de logiciels de mise en page (Publisher), de dessin vectoriel (Designer) et d’image (Photo). Acheté il y a quelques mois en remplacement de leurs équivalents d’Adobe, ce fut la bonne surprise de l’expérience. Non seulement les fichiers sont compatibles entre les versions Mac et Windows, et peuvent donc être travaillés sans soucis sur l’une ou l’autre plateforme, mais en plus la licence accordée pour Mac permet également d’installer la version Windows et de la valider.
Tous les programmes n’offrent pas tant de souplesse, à l’image de PDFelements (Wondershare) qui demande une licence pour chacune des plateformes, malgré la possibilité d’installer le programme sur 2 machines avec une licence.
L’organisation
Depuis des années, je n’ai plus d’agenda papier, ni plus de liste de contacts. Tout est sur l’ordinateur, et depuis bien des années, en ligne, partagé entre mes différents appareils, avec iCloud, système propriétaire d’Apple. Comment cela fonctionne-t-il sur un Mac ?
Plutôt bien… après de longues heures de paramétrage ! Apple a conçu une application, iCloud pour Windows, qui permet le Mac de communiquer avec les données iCloud. Il y a également une autre extension qui permet à Outlook de partager les informations. Si Outlook n’est pas l’application que j’apprécie le plus d’un point de vue graphique, tout fonctionne bien. Les rendez-vous indiqués sur iOS, Mac ou Windows sont bien transmis aux autres appareils.
Par contre, l’installation a été laborieuse et m’a pris un bon bout de dimanche après-midi. En cause ? Les mises à jour ! Et ce n’est pas la seule fois qu’elles m’ont joué des tours. En effet, pour que tous ces éléments communiquent efficacement, ils faut qu’ils soient tous à jour. L’installation à partir des fichiers chargés sur l’ordinateur à son achat n’étaient manifestement par les plus récents et les mises à jours générales n’y ont rien fait. Sur Windows, tout doit être mis à jour, souvent de manière individuelle… voir plus loin !
Concernant les mails, Outlook fait le travail et me permet de recevoir et d’envoyer des messages en utilisant tous mes comptes, y compris iCloud.
Une application WhatsApp est disponible, tout comme sur le Mac.
Les iMessages ne peuvent pas – encore – être envoyés depuis l’ordinateur mais il ne semble pas impossible que cela vienne dans de futures versions.
Gérer les données
Autres éléments essentiels à un flux de travail cohérent, les données, ces centaines de fichiers, produits pendant des – dizaines – d’années et que l’on utilise encore ou que l’on archive au cas où. Si certains formatages permettent de lire et d’écrire à partir des 2 systèmes, les plus efficaces de chaque côté sont souvent réservés à l’une ou l’autre plateforme.
C’est là que les nuages viennent à notre aide ! En effet, DropBox, OneDrive et Synology, de même que iCloud, pour ne parler que de ceux que j’utilise, fonctionnent très bien et assurent la synchronisation des données sur Windows et Mac, de même que iOS et iPadOS.
Il y a aussi une fonction de plus en plus répandue qui permet d’économiser de l’espace de stockage et donc, au final, un peu d’argent sur Windows et un peu plus sur Mac. J’ai mentionné la gestion de fichiers à la demande. Les noms de fichiers sont disponibles depuis le Finder ou l’Explorateur mais les fichiers eux, sont restés dans le nuage. Lorsqu’on les ouvre, ils sont téléchargés et mis à disposition pour autant que l’on soit connecté à internet.
- OneDrive propose la fonction avec le pack Office365
- Avec DropBox, la fonction est disponible avec un abonnement payant.
- Synology Drive ne propose cette option que sur Windows depuis peu.
Au final, c’est plusieurs centaines de gigas économisés en stockage et pourtant toujours disponibles à portée de réseau !
Les polices d’écriture
Outils indispensables de tout élément écrit ou graphique, les polices d’écritures sont de petits fichiers qui permettent d’écrire avec différentes typographies. Mais voilà, les fichiers de polices ne fonctionnent pas tous sur les 2 plateformes !
- Les TTF – True Type Font – sont les plus connues et fonctionnent sur les 2 plateformes. Créées par Apple, elles sont mises à disposition des autres plateformes.
- Les OTF – Open Type Font – sont également très répandues et utilisables sur les 2 systèmes.
- Les TTC, non pas toutes taxes comprises. mais True Type Collection, combinent plusieurs écritures en un seul fichier, utilisables sur Mac mais pas sur Windows. Heureusement, Tranfonter permet de créer des fichiers compatibles avec Windows.
Passer d’une plateforme à l’autre ou utiliser deux plateformes en même temps est la bonne occasion pour rationaliser l’utilisation de ses écritures. En effet, d’année en année, d’essais en réalisation, ce sont des dizaines voire de milliers de polices d’écriture qui encombrent le disque dur des machines et. selon les système, le rechargement des machines, alourdissant le travail et rallongeant les opérations. Il est donc nécessaire de faire du tri, parce qu’ici aussi, il n’y a pas d’obsolescence programmée.
Prendre des notes
Au travail, en séance, pour suivre des projets, pour en préparer d’autres, ou encore pour garder des traces d’événements, voire écrire son carnet journalier,… prendre des notes est quelque chose de courant et qui peut très vite accumuler des centaines de notes. Il faut donc bien réfléchir avant de commencer à utiliser un système.
Mes besoins
- Toutes plateformes
- Pas de sauvegarde ou gestion des données sur Google (et si possible OneDrive/DropBox)
- Mise en page avancée sur toutes les plateformes
- Gestion chronologique des éléments
- Dossier et sous-dossier
OneNote
Adopté depuis plusieurs années pour mes notes professionnelles – enseignement et créations digitales – il permet d’avoir de multiples cahiers, des sections pour chacun d’eux et autant de pages qu’on le désire dans chaque section. Tout peut être classé facilement.
L’application offre de multiples éléments de mise en page et permet autant de taper un texte que de tracer des schémas ou des textes manuscrits. L’application est disponible sur toutes les plateformes – macOS, Windows, iOS, Android – pour une utilisation facile au quotidien. Par contre, le tri chronologique des notes n’est disponible que sur Windows, d’où une utilisation un peu problématique pour en faire son carnet journalier, pouvant comporter une note par jour !
Les données sont stockées en ligne, sur serveur américain, ce qui n’est pas l’idéal mais ne pose pas de problème réel actuellement.
Notes d’Apple
Cette application, native d’Apple, n’est pas portée sur Windows et ne rencontrait pas mes attentes en terme de classement et de multiplicité d’utilisation. Je l’ai donc quittée très rapidement.
DayOne
Cette application payante est excellente sur macOS et iOS. Par contre, elle est absente de Windows et ne comporte pas d’application en ligne, permettant de l’utiliser dans un navigateur, je l’ai donc abandonnée
Synology notes
Cette application, propriétaire de Synology, créateur de solution de sauvegardes en réseau, rencontre toutes mes attentes :
- Des applications sont disponibles pour toutes plateformes. Une version sur le gestionnaire en ligne du NAS est également disponible.
- Les données sont auto-hébergées et peuvent être sauvegardées avec les données du NAS si nécessaire.
- De nombreuses options de mise en page sont disponibles.
- Les billets peuvent être classés dans différents carnets mais il n’y a qu’un seul niveau de classement. Par contre les notes peuvent être classées de manière alphabétique.
Au final…
DayOne devant être abandonné, il a été remplacé par Synology Notes, qui cochait pas mal de cases et qui, surtout, est simple d’utilisation pour des billets principalement composés de texte, écrits à partir de différents outils numériques.
Pour les notes de projets et l’utilisation professionnelle, j’ai gardé OneNote, déjà bien utilisé et permettant de – presque – tout faire, seule la version de Windows permettant le classement par ordre alphabétique des billets d’une section.
Travailler sur Mac et sur Windows
Si les systèmes se sont bien rapprochés depuis le début de la décennie, travailler sur les deux plateformes demande un peu d’installation et d’adaptation mais est actuellement réellement possible.
Alors que les techniques évoluent très rapidement et sont volatiles, il est plus que jamais important de mesurer ses besoins et choisir ce dont on a vraiment besoin. La plupart des grands éditeurs ont porté leurs applications sur chacune des plateformes et ce sera, au final, les petites fonctions, (copie d’écran, musique, gestion de signets,…) qui devront trouver une solution personnalisée si l’on désire des fonctions plus avancées que celles qui sont présentes dans les systèmes d’exploitation natifs. Et puis, si comme moi, vous avez fait le choix du navigateur internet natif Safari sur Mac, il vous faudra en choisir un nouveau… et peut-être l’utiliser également sur votre Mac.